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Dispatch est le premier jeu de Adhoc Studio, une société basée en Californie et qui a été fondée par Micheal Choung, Dennis Lenart, Nick Herman et Pierre Shorette. L'ambition du studio est de “porter la torche de la narration interactive dans le futur”. Ces quatres personnes ne sont pas n'importe qui, il s'agit d'anciens employés de Telltale Games (célèbre studio qui c'était fait connaître pour ses adaptations de The Walking Dead, Game of Thrones, ou encore The Wolf Among Us).

Dans la pure tradition des jeux Telltale Dispatch est donc un jeu basé sur la narration interactive. L'histoire prend place aux États-Unis, à notre époque, et met en scène Robert Roberson, alias Méca Man. Un super-héros sans pouvoir mais avec un méca comme son nom l'indique. Suite à une mission qui tourne mal, le méca de Robert est detruit, il se voit contraint de mettre sa vie de super-héros en pause. C'est alors qu'il est recruté par le SDH pour être un “dispatcher”, une personne qui va envoyer un ou des héros pour résoudre des missions sur le terrain.

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Autant ne pas passer par quatre chemins, j'ai adoré Dispatch et c'est mon second coup de cœur de l'année derrière Expedition 33. J'avais donc envie de vous en parler et de vous expliquer pourquoi ce titre m'a tant marqué.

Pourquoi j'ai tant aimé Dispatch ?

La première chose qui m'a marqué et impressionné c'est la réalisation, au sens large, de Dispatch. Le jeu est beau, très beau. On a vraiment l'impression de regarder un anime comme “Invincible” par exemple mais ça ne s'arrête pas là. Adhoc Studio a vraiment franchi une étape dans la mise en scène et l'enchaînement des scènes. Tout est parfaitement fluide là où auparavant on pouvait déceler des mini temps de chargement entre chaque scène. Les transitions sont parfaites et les QTEs sont parfois utilisés pour marquer ces transitions. La bande originale utilise régulièrement des morceaux qui rendent les scènes mémorables à la manière de “I really want to stay at your house” de Cyberpunk Edgerunner. En plus de se poser en digne héritier des productions Telltale Dispatch établi la nouvelle référence en matière de narration interactive.

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Une belle réalisation ne serait rien sans une bonne histoire et de ce point de vue je dois dire que le récit écrit par le studio Adhoc m'a totalement séduit. L'histoire tourne autour du fait de transformer des vilains en héros ou plutôt de les amener à réaliser que s’ils le souhaitent ils peuvent obtenir une rédemption, qu'ils sont tout aussi capable de faire le bien et qu'il n'existe aucun destin qui les contraint à rester des vilains. Cette histoire fonctionne d'autant plus qu’ils ne connaissent pas la réel identité de Robert et qu'ils n'ont pour ainsi dire aucun respect pour lui, du moins au début…

Cette thématique est particulièrement cristallisé à travers le personnage de “Invisimeuf” (Visi), une jeune femme au caractère bien trempé qui par manque de foi en elle-même se croit être prédestinée au rôle de vilain à cause de la nature de son pouvoir. Visi est très certainement avec Robert mon personnage coup de coeur. Elle est incarné par Laura Bailey (Abby dans The Last Of Us Part 2) qui livre une nouvelle fois une superbe performance. Je me suis pris d'affection pour ce personnage complexe qui n'attend qu'une main tendu et que quelqu'un croit en elle.

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Robert, incarné par Aaron Paul (Breaking Bad, West World) est probablement l'un de mes personnages favori de ces dernières années. J'ai adoré découvrir l'histoire de ce héros sans pouvoir et c'était un plaisir de le modeler en partie avec mes décisions. J'ai ainsi pu en faire le type de héros qui a la plus grande résonance en moi. Un homme prêt à pardonner qui laisse sa chance aux autres, qui serait prêt à se mettre en retrait pour cette équipe qu'il dirige et qui montre que le travail d'équipe est plus important que les exploits individuels. Un homme qui aurait pu dire comme Batman dans The Dark Knight Rises : “A hero can be anyone”.

Le reste de la galerie de personnages et du casting n'est pas en reste, Aurore, Spectre, Waterboy, Prisme, tous sont attachants et participent activement à donner vie à cette “comédie” autour de la vie de bureau et de héros.

Côté gameplay au delà de la mécanique des choix de dialogues et des QTEs j'ai beaucoup aimé toute la partie dispatch de héros au sein de la ville pour résoudre les différentes missions. Chaque héros possède ses stats que l'on peut augmenter quand il passe au niveau supérieur. Des pouvoirs sont à débloquer et on peut aussi déverrouiller des synergies entre les personnages. Ces phases de jeux sont donc stimulantes en plus de donner l'occasion aux personnages de parler entre eux développant et dévoilant ainsi leur personnalité.

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Je pense qu'une des dernières raisons qui m'a tant fait aimer Dispatch est qu'il vient remplir un espace qui n'était plus vraiment aussi important depuis la fermeture du studio Telltale en 2018 et où la culture du crunch avait fini par casser la créativité du studio. C'était un pur plaisir de retrouver une telle expérience de jeu, dans un univers original et avec ce rythme de sortie de deux épisodes par semaine.

Dispatch est vraiment une expérience qui m'a donné pleinement satisfaction et à laquelle je ne trouve pas vraiment de défaut. J'ai adoré ces personnages bien développés et attachants, son gameplay de gestion bien pensé, son histoire captivante, son ambiance légère mais qui a su apporter une vrai tension dramatique aux moments importants. J'ai aimé découvrir la vie de ces personnages et le jeu m'a fait passer par tout un tas d'émotions durant ces sept heures. J'espère qu'une saison 2 verra le jour si le studio souhaite en éprouve l'envie et qu'ils ont les idées créatives pour développer cet univers et ces personnages. D'ici là j'ai deux nouvelles runs à terminer.